Certains des produits les plus courants de votre armoire à pharmacie – y compris l’aspirine et d’autres analgésiques – peuvent interférer avec l’audition pendant qu’ils agissent.
Le bourdonnement dans les oreilles et une perte auditive modérée temporaire peuvent être des effets secondaires peu connus d’une utilisation régulière et importante d’analgésiques en vente libre et sur ordonnance, de diurétiques, d’antibiotiques et de médicaments de chimiothérapie.
Les plus susceptibles d’être gênés : les personnes souffrant d’arthrite ou de douleurs chroniques qui ont besoin d’un soulagement continu.
« Toute personne qui prend suffisamment d’aspirine et d’autres produits du même genre, va probablement avoir des bourdonnements d’oreilles », dit le Dr. Annelle Hodges, chef de l’audiologie à l’Institut de l’oreille de l’Université de Miami.
La bonne nouvelle est que les problèmes d’oreille disparaissent presque toujours lorsque le patient arrête de prendre le médicament ou passe temporairement à un autre.
Les coupables courants sont les analgésiques populaires connus sous le nom d’anti-inflammatoires non stéroïdiens, de l’aspirine à l’Orudis.
L’arthritique Pearl Chung, de Sunrise, a dû cesser d’utiliser l’analgésique Clinoril au bout de quelques mois à cause de ses effets secondaires.
« C’était comme quelque chose qui cliquetait dans mes oreilles tout le temps, comme de l’électricité statique », dit Chung, une aide-soignante. « C’était très inconfortable. »
Elle compte maintenant sur une combinaison d’hormones qui lui permet de réduire le soulagement de la douleur à un ou deux ibuprofènes par jour, pas assez pour faire sonner ses oreilles.
De même, la personne qui prend une aspirine quotidienne pour aider le cœur ne doit pas s’inquiéter, disent les spécialistes de l’oreille.
Les problèmes d’audition apparaissent rarement à moins qu’un patient prenne au moins une demi-douzaine de pilules par jour pendant des mois. Même dans ce cas, de nombreuses personnes ne sont pas gênées par des doses élevées.
Les problèmes apparaissent parce que l’oreille interne n’évacue pas les produits chimiques aussi rapidement que d’autres parties du corps, dit Hodges. Les médicaments s’accumulent dans la cochlée, l’émetteur de sons de l’oreille.
« Cela empoisonne essentiellement la cochlée », dit Hodges. « Elle ne reçoit pas le type d’apport sanguin dont elle a besoin. »
Les analgésiques provoquent généralement des sonneries ou des bourdonnements (acouphènes) mais pas de perte auditive réelle, disent les médecins. Les effets secondaires peuvent également apparaître comme la sensation d’avoir la tête pleine, ou une sensation de tournoiement.
« En raison des bourdonnements, les gens peuvent penser qu’ils perdent leur audition, mais ce n’est pas vraiment le cas », explique le Dr Stephen Geller, spécialiste de l’oreille, du nez et de la gorge et chef du personnel du Coral Springs Medical Center.
L’audition normale revient généralement quelques heures ou quelques jours après que le patient a cessé de prendre le médicament, bien que chez certaines personnes cela puisse prendre des mois, dit le Dr Geller.
De même, les antibiotiques et les diurétiques courants (qui diminuent la rétention d’eau) auront des effets secondaires mais seulement s’ils sont administrés par voie intraveineuse pendant un certain temps. Les problèmes d’audition causés par la chimiothérapie anticancéreuse peuvent être réduits par une surveillance attentive du médecin.
Que doivent faire les patients s’ils ne peuvent pas bien fonctionner sans les médicaments mais ne supportent pas les problèmes d’audition ?
Il y a vingt-cinq ans, le seul choix était de réduire les doses. Linda Kasyan, de Miami, avait l’habitude de prendre quatre aspirines toutes les deux heures pour son arthrite – elle ne s’arrêtait que lorsque ses oreilles commençaient à bourdonner.
« Je me dosais en fonction des bourdonnements d’oreille », dit Kasyan. « Les médecins m’ont dit : « Quand vos oreilles commencent à bourdonner, arrêtez de le prendre pendant deux heures. » Il existe maintenant d’autres options. Un autre médicament, comme l’acétaminophène (Tylenol), peut fonctionner avec moins d’effets secondaires. Parlez-en à votre médecin. Kasyan passe une journée en prenant l’un des deux de nouveaux médicaments sur ordonnance, la nabumétone ou l’oxaprozine.
Si le changement de médicament ne fonctionne pas, les patients et les médecins sont obligés d’équilibrer le bon et le mauvais.
« Vous devez vous demander si les effets secondaires du médicament sont plus graves que la condition elle-même ? » dit Geller. « Il se peut que vous deviez supporter le bourdonnement d’oreille… ou plus de douleur. Ce sera votre choix. »