Les décisions sont les blocs de construction les plus fondamentaux de nos vies, de nos carrières et de nos communautés. Plus vite et plus stratégiquement nous empilons ces blocs, plus vite et avec succès nous réalisons des changements positifs.
Selon des études réalisées par Sheena Iyengar à l’Université Columbia, les Américains prennent en moyenne 70 décisions par jour. Nous prenons des décisions banales, comme ce que nous allons manger à midi ou le chemin à prendre pour aller au travail, mais aussi des décisions déterminantes, comme le lieu de résidence, le choix de la personne à épouser et la décision de garder cet emploi ou d’accepter cette autre offre. Comme le disait Albert Camus « la vie est la somme de nos choix ».
Ce que peu d’entre nous réalisent, c’est que chaque décision que nous prenons a un impact sur les décisions qui viennent après, même dans des situations totalement sans rapport. Par exemple, plus vous passez de temps à tergiverser sur ce que vous allez prendre au petit-déjeuner, plus il sera difficile de prendre une bonne décision avec un client ou un collègue de travail plus tard dans la matinée. Plus on hésite sur ce qu’il faut acheter au centre commercial le samedi après-midi, plus on risque de choisir de se jeter sur une livre de frites et une double dose de dessert au caramel le samedi soir. Dans leur livre Willpower, les psychologues Roy Baumeister et John Tierney qualifient ce phénomène de « fatigue de la décision », et il affecte tout le monde, des acheteurs aux juges.
Un simple cadre Know-Think-Do peut aider à résoudre ce problème en nous permettant de prendre toutes nos décisions – grandes et petites ; quotidiennes et déterminantes – plus rapidement sans sacrifier la qualité. Pour paraphraser Einstein, ce cadre est « aussi simple que possible, mais pas plus simple. »
1. Connaître l’objectif stratégique ultime. Le plus grand obstacle à des décisions judicieuses et opportunes est la surcharge de critères. Essayer de peser chaque objectif possible et chaque considération de chaque partie prenante possible tire le processus de décision dans le pied avant même de quitter la ligne de départ. Sur les sept ou huit objectifs possibles que vous aimeriez atteindre avec cette seule décision, lequel ou lesquels auront le plus grand impact positif ? Parmi toutes les personnes possibles que vous pourriez satisfaire ou déplaire, laquelle voulez-vous le moins décevoir ?
2. Réfléchissez rationnellement à la façon dont vos options alignent l’objectif ultime. La grande majorité des erreurs de jugement peuvent être éliminées simplement en élargissant notre cadre de référence. Le moyen le plus rapide, le plus facile et le plus efficace d’y parvenir est de « consulter un anti-Vous » avant de prendre chaque décision. Comme me l’a expliqué un cadre bancaire, « c’est incroyable le nombre de mauvaises décisions que l’on peut éviter en demandant simplement l’avis d’une autre personne ». Une quantité impressionnante de recherches empiriques vient étayer son observation. (L’article « How Decisions Can Be Improved », dont le fer de lance est Katherine Milkman de l’école Wharton de Penn, en fournit un excellent résumé. )
Consulter un anti-vous fonctionne de deux façons. L’acte d’expliquer votre situation à une autre personne vous donne souvent de nouvelles perspectives sur la décision avant même que l’autre personne ne réponde. Et la nouvelle perspective qu’ils offrent en réponse est le deuxième bonus.
3. Faites quelque chose avec ces connaissances et ces pensées. Après avoir clairement défini les principaux objectifs stratégiques et exposé vos recherches et réflexions avec un ou deux Anti-Vous clés, il est temps d’en finir avec toute la planification, la stratégie, le calcul et la pensée critique. Vous devez simplement choisir une option tout en laissant tomber toutes les autres « bonnes » options.
Enfin, il est utile de se rappeler que dans le monde réel, les options « parfaites » sont un mythe. La prise de décision sera toujours un exercice pour faire face à un avenir inconnaissable. Aucune délibération ne pourra jamais garantir que vous avez identifié la « bonne » option. Le but d’une décision n’est pas de trouver l’option parfaite. Le but d’une décision est de vous amener à la décision suivante.