Le premier Hell’s Angels Motorcycle Club (HAMC) a été fondé dans les régions de Fontana et San Bernardino, en Californie, en 1948.
À partir de là, le club s’est développé de manière exponentielle, devenant l’un des plus grands au monde.
Le club a depuis acquis une réputation dans les médias et la culture populaire, grâce à un certain nombre de raids et de guerres très médiatisés sur ses différentes chartes nationales, et en grande partie à Gimme Shelter, un documentaire de 1970 sur une émeute pendant un concert des Rolling Stones.
La direction des Stones aurait payé les Hell’s Angels pour assurer la sécurité du concert et les aurait payés en bière, ce qui était une idée terrible. Comme on pouvait lire un jour sur une bannière du site Web du club, « quand nous faisons le bien, personne ne se souvient ; quand nous faisons le mal, personne n’oublie »
Ce que le club de motards n’oublie jamais, c’est son propre héritage. Alors que les médias grand public ont donné au club un mythe de création impliquant des aviateurs ivres et inadaptés qui ont effectué des missions de bombardement pendant la Seconde Guerre mondiale et ont lutté pour s’adapter à la vie après la guerre, la véritable histoire est beaucoup plus simple.
La fausse histoire commence avec une unité des forces aériennes de l’armée en Europe pendant la Seconde Guerre mondiale, le 303rd Bombardment Group. Le 303rd n’était pas un groupe d’inadaptés, comme la tradition populaire l’a laissé entendre, mais plutôt l’un des plus performants de toute la guerre aérienne. Dans son histoire officielle, le club de motards raconte l’histoire du B-17 que le 303rd a baptisé « Hell’s Angels », et de son commandant, le compétent (et non alcoolique) capitaine Irl E. Baldwin.
Pourquoi ? Pour s’assurer que le monde sache que cet équipage aérien n’était pas une bande de marginaux ivres, mais au contraire des héros de la guerre en Europe. L’équipage n’a rien à voir avec le club de moto. Les Angels veulent juste que la mémoire de l’équipage ne soit pas traînée dans la boue. (Ils s’en soucient trop, n’est-ce pas ? Cela a toujours été un défaut des Hell’s Angels.)
Ce B-17F, numéro de queue 41-24577, a été nommé Hell’s Angels d’après le film d’Howard Hughes sur les pilotes de chasse de la Première Guerre mondiale. Le bombardier volera avec plusieurs commandants et de nombreux membres d’équipage pendant 15 mois et sera le premier B-17 à accomplir 25 missions de combat au sein de la 8th Air Force.
L’histoire de la 303e commence par le nom de son B-17 « Hell’s Angels » d’après le film de 1930 du célèbre aviateur Howard Hughes. L’avion a été le premier B-17 de la 8th Air Force à effectuer 25 sorties de combat sur le théâtre européen. Il a même participé à l’une des premières frappes sur Berlin en 1944. Deux des membres de l’équipage de l’avion ont reçu la Medal of Honor. Quatre autres recevront la Distinguished Service Cross. Cinquante ans plus tard, l’ensemble de la 303e a voté pour changer son nom en Hell’s Angels, avec pour devise « Might in Flight ». Ce nom est le seul point commun entre les motards et les aviateurs de la 303e.
Alors, d’où vient vraiment le nom Hell’s Angels ? Selon l’histoire officielle du club de moto, il provient d’un vétéran de la Seconde Guerre mondiale du All-Volunteer Group (AVG), plus connu sous le nom de « Flying Tigers ». Ce Flying Tiger, nommé Arvid Olson, était un ami proche des fondateurs du Hell’s Angels Motorcycle Club après la guerre, mais n’a jamais essayé d’en devenir membre.
Les Flying Tigers étaient un groupe d’aviateurs et de mainteneurs entièrement volontaires au service de l’armée de l’air chinoise qui ont combattu les forces aériennes impériales japonaises en Chine, se préparant au combat avant même l’entrée des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale. Le 3e escadron de poursuite de l’unité, composé uniquement d’aviateurs du Corps des Marines, se faisait appeler les Hell’s Angels. Ils ont combattu pour la première fois contre le Japon quelques jours après l’attaque de Pearl Harbor. Au cours de l’existence de l’unité, les Flying Tigers abattront près de 300 avions japonais au combat entre le 20 décembre 1941 et le 4 juillet 1942.
Le logo « Tête de mort » (ci-dessous, à gauche) du Hell’s Angels Motorcycle Club, protégé par le droit d’auteur, peut même remonter à deux écussons de l’US Army Air Corps, du 85e escadron de chasseurs (au centre) et du 552e escadron de bombardiers moyens (à droite).