La guêpe coucou : Un magnifique parasite

Une guêpe coucou est l’un de ces animaux remarquables qui n’apparaît que quelques secondes et vous fait vous demander ce que vous venez de voir. Se déplaçant rapidement et pas plus grandes qu’une maigre mouche domestique, ces guêpes se distinguent néanmoins : Elles brillent d’un bleu-vert irisé scandaleux, comme si elles étaient illuminées de l’intérieur.

Les guêpes coucou emballent beaucoup de drame dans leur corps minuscule. Leur couleur fait partie du mystère. Ces guêpes sont des parasites et, comme leurs homonymes les coucous, elles pondent leurs œufs dans les nids d’autres espèces (guêpes ou abeilles dans ce cas). Comme les guêpes coucou dépendent de la ruse et du camouflage pour tromper leurs hôtes, on pourrait s’attendre à ce qu’elles soient ternes. Les scientifiques n’ont pas compris si les couleurs vives ont une fonction quelconque, et on ne savait pas avant 2009 que la couleur est en fait produite par la réfraction de la lumière à travers les espaces ouverts entre six couches de cuticule dans les exosquelettes des guêpes.

Les guêpes coucou favorisent les climats méditerranéens chauds, et la Californie est un centre de biodiversité des guêpes coucou en Amérique du Nord. Ils sont les plus actifs dans les zones sèches et ouvertes entre mai et août, les adultes se nourrissant de nectar de fleurs alors qu’ils suivent des itinéraires privilégiés plusieurs fois par jour à la recherche de guêpes et d’abeilles solitaires à parasiter.

Vous voulez encore plus d’histoires sur la nature de la région de la baie ? Inscrivez-vous à notre bulletin d’information hebdomadaire !

Chacune des 166 espèces de guêpes coucou en Californie cible soit un hôte spécifique, soit une structure de nid spécifique. De nombreuses espèces ciblent les nids de guêpes daubières. L’une de ces espèces, Chrysis angolensis, a d’abord voyagé vers le Nouveau Monde depuis l’Afrique en parasitant les guêpes barbares qui nichaient sur les poutres en bois des voiliers. Heureusement pour les guêpes coucou, l’éclosion de leurs larves était bien synchronisée avec la lenteur des voiliers, et ces insectes sont maintenant établis autour de la Bay Area et des villes portuaires du nord-est des États-Unis.

Les guêpes coucou pourraient esquiver leurs responsabilités parentales, mais ce n’est pas exactement une vie facile. Les guêpes coucou qui parasitent les abeilles et les guêpes nichant au sol doivent, d’une manière ou d’une autre, glisser leurs œufs dans un terrier souterrain sans être détectées. Elles trouvent d’abord des abeilles et des guêpes qui sont en train de creuser des terriers et d’entraîner des proies paralysées dans leurs nids pour nourrir leurs propres petits. Les guêpes coucou femelles se cachent alors à proximité pour surveiller le terrier et essayer de faire du stop sur la proie paralysée pendant qu’elle est traînée dans le terrier ou bien attendre que l’hôte s’envole pour se glisser à l’intérieur.

Les guêpes coucou peuvent se recroqueviller comme des tatous, une défense utile lorsqu’elles sont prises à envahir le nid d’un autre insecte. (Photo de John Hallmen)

Malgré leur prudence, les guêpes coucou sont fréquemment prises en flagrant délit d’intrusion, mais leurs exosquelettes bizarrement piqués les protègent des piqûres et des morsures de leurs hôtes. La partie inférieure de l’abdomen de la guêpe coucou est bombée, ce qui lui permet de replier ses pattes et de se mettre en boule (comme un cloportes ou un tatou) pour protéger son corps. Les abeilles ou les guêpes hôtes n’ont alors pas d’autre choix que de saisir la guêpe coucou en boule dans leurs mâchoires et de la transporter hors du terrier pour l’expulser. La guêpe coucou indemne fait simplement demi-tour et tente à nouveau de pénétrer dans le terrier.

Une fois que la guêpe coucou femelle réussit à laisser ses œufs dans un terrier, les larves ont deux stratégies de survie. Certaines larves mangent tout de suite les larves de l’hôte et ses aliments ; d’autres attendent que la larve de l’hôte mange ses réserves de nourriture et atteigne sa taille maximale, puis elles mangent la larve de l’hôte. La première option exige que la guêpe coucou mange plusieurs types de nourriture avant de pouvoir se nymphoser, tandis que la deuxième stratégie laisse la larve hôte faire tout le travail, convertissant les réserves de nourriture en un seul repas juteux.

Des études récentes suggèrent que si ces guêpes aux couleurs brillantes sont facilement vues et reconnues à l’extérieur du terrier, elles sont « invisibles » dans l’obscurité du terrier car elles se camouflent en simulant l’odeur de leurs hôtes.

Alors, à quoi sert toute cette couleur ? Il se peut qu’elle n’ait pas de fonction du tout. Les scientifiques qui ont rapporté la source de la couleur spéculent que l’espacement entre les couches de l’exosquelette semble protéger la guêpe des morsures et des piqûres ou servir de tampon thermique contre la chaleur du sol. Et la couleur qui en résulte pourrait n’être qu’une indication fortuite qu’un petit bout d’intrigue d’insecte bourdonne près de nous sur le sentier.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.