Travailler avec des patients souffrant d’une attache de la langue (ankyloglossie) et d’une attache des lèvres en tant qu’orthophoniste

L’ankyloglossie est une anomalie buccale congénitale présente chez 4 % à 10 % des nouveau-nés, décrivant un frein buccal (membrane attachant le dessous de la langue au plancher de la bouche) anormalement épais et court. Cette estimation très large des chiffres n’est qu’un aperçu des désaccords plus larges qui entourent cette affection. Le fait est qu’il n’y a pas de méthode clinique bien validée pour poser un diagnostic d’ankyloglossie, et encore plus de controverse sur la façon dont ces cas devraient être traités.

L’attachement des lèvres décrit le tissu attachant les lèvres aux gencives, et peut être tout aussi controversé, mais a engendré un débat beaucoup moins ouvert. On pense que les deux conditions ont principalement un impact sur l’allaitement maternel, et sont donc généralement rencontrées dans le contexte du travail avec les nourrissons.

Les orthophonistes sont fréquemment attirés par les questions entourant le lien de la langue (le nom familier de l’ankyloglossie) et le lien des lèvres, cependant. Ils sont souvent le premier professionnel responsable de l’établissement du diagnostic initial de l’une ou l’autre de ces affections. On peut leur demander d’évaluer l’impact que ces affections peuvent avoir sur l’alimentation, la parole ou la déglutition des patients concernés. S’ils constatent que la parole ou l’alimentation sont affectées, ils peuvent être la principale option de traitement non chirurgical pour corriger ces problèmes. Lorsqu’une approche chirurgicale est adoptée, ils peuvent être impliqués dans la thérapie pour réapprendre au patient par la suite.

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To Clip or Not to Clip is The Question in Ankyloglossia Cases

Un sondage réalisé en 2005 auprès de 299 orthophonistes a révélé qu’un peu plus de la moitié d’entre eux étaient responsables du diagnostic initial d’ankyloglossie. Dans environ 20 % des cas, ils ont recommandé de ne prendre aucune mesure, car aucune difficulté observable au niveau de la parole ou de l’alimentation n’a pu être constatée. Dans environ 11 % des cas, les patients ont été adressés à un chirurgien pour une frénulectomie, une procédure consistant à couper le frénulum pour libérer le mouvement de la langue.

La plupart des autres cas ont été traités strictement par des thérapies de motricité orale ou d’alimentation/déglutition.

La plupart des études formelles, cependant, ont remis en question la relation entre l’attachement de la langue ou des lèvres et la plupart des problèmes de parole et de langage. Une multitude d’études, remontant à 1963 et incluant une étude aussi récente que 2003, n’ont montré aucun lien de causalité entre le lien de la langue et les troubles de la parole. Un examen des essais et des rapports de cas réalisé par l’ASHA en 2015 n’a trouvé aucune preuve permettant d’évaluer les traitements non chirurgicaux chez les patients atteints d’ankyloglossie ou d’ankyloglossie avec attachement labial concomitant.

Les effets sur l’alimentation font l’objet d’un plus large consensus, mais même dans ce cas, il existe un large désaccord entre les orthophonistes, les médecins et les oto-rhino-laryngologistes sur l’ampleur de leur effet et sur le traitement approprié. Pour les frénulectomies susceptibles d’induire des complications inhérentes à toute intervention chirurgicale, les chirurgiens commencent à exiger davantage de preuves d’un véritable problème avant de sortir les ciseaux.

La position officielle de l’ASHA (American Speech-Language-Hearing Association) sur les frénulectomies est que la décision ne relève pas du champ de pratique des orthophonistes et qu’il s’agit d’une question médicale qui doit être laissée aux médecins. Mais de nombreux orthophonistes sont encore impliqués dans la formulation de ces recommandations… et le font sans véritable orientation de la part de leur propre organisme de normalisation.

Les orthophonistes proposent des interventions non chirurgicales pour les patients souffrant d’un attachement de la langue et des lèvres

Les cas extrêmes d’ankyloglossie ou d’attachement des lèvres peuvent encore nécessiter un traitement, même si une intervention chirurgicale est écartée. Bien que les troubles de la parole ne soient pas souvent liés au lien de la langue, de nombreuses autres limitations fonctionnelles le sont :

  • Problèmes orthodontiques
  • Limitations fonctionnelles lors de l’allaitement
  • Déglutition
  • Articulation
  • Limitation de la clairance orale
  • Problèmes psychologiques

Malheureusement, les orthophonistes sont également sur un terrain glissant lorsqu’il s’agit des traitements les plus efficaces qu’ils peuvent offrir aux patients atteints d’ankyloglossie. Peu d’études ont été réalisées pour mieux comprendre comment l’orthophonie affecte les cas d’attachement de la langue et des lèvres, et celles qui ont été faites sont généralement considérées comme étant de faible qualité et pas nécessairement indicatives de l’efficacité clinique.

Néanmoins, la stigmatisation sociale de l’attachement de la langue reste l’un des impacts les plus significatifs sur les patients, et la thérapie fournie par les orthophonistes peut avoir des implications psychologiques aussi bien que cliniques. Les études rapportant des résultats positifs à l’orthophonie chez les patients souffrant d’un attachement à la langue n’étaient pas de nature comparative et ne peuvent donc pas fournir une affirmation concluante quant à leur efficacité ou non. Malgré tout, il n’y a aucune raison de douter que les thérapeutes et les patients ont observé et apprécié les améliorations qui ont été rapportées.

Aussi longtemps que le manque de preuves persistera dans les modalités de traitement du lien de la langue et des lèvres, les orthophonistes devront continuer à utiliser leur propre jugement et leur expérience comme principal critère pour recommander et traiter ces conditions.

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