Théorie de l’équité

Définition de la théorie de l’équité

La théorie de l’équité postule qu’en matière de relations, deux préoccupations ressortent : (1) Dans quelle mesure leurs relations sociétales, familiales et professionnelles sont-elles gratifiantes ? (2) Dans quelle mesure ces relations sont-elles justes et équitables ? Selon la théorie de l’équité, les gens se sentent plus à l’aise lorsqu’ils obtiennent exactement ce qu’ils méritent de leurs relations – ni plus ni moins. La théorie de l’équité comprend quatre propositions :

  • Proposition I. Les hommes et les femmes sont  » câblés  » pour essayer de maximiser le plaisir et de minimiser la douleur.
  • Proposition II. La société, cependant, a tout intérêt à persuader les gens de se comporter de manière juste et équitable. Les groupes récompenseront généralement les membres qui traitent les autres de manière équitable et puniront ceux qui traitent les autres de manière inéquitable.
  • Proposition III. Compte tenu des pressions sociétales, les gens sont plus à l’aise lorsqu’ils perçoivent qu’ils obtiennent à peu près ce qu’ils méritent de la vie et de l’amour. Si les gens se sentent trop avantagés, ils peuvent ressentir de la pitié, de la culpabilité et de la honte ; s’ils sont sous-avantagés, ils peuvent ressentir de la colère, de la tristesse et du ressentiment.
  • Proposition IV. Les personnes dans des relations inéquitables tenteront de réduire leur détresse via une variété de techniques : en rétablissant l’équité psychologique, l’équité réelle, ou en quittant la relation.

Contexte et importance de la théorie de l’équité

Les gens, partout, sont préoccupés par la justice. « Ce qui est juste est juste ! » « Elle mérite mieux. » « Ce n’est tout simplement pas juste. » « Il ne peut pas s’en tirer comme ça : C’est illégal. » « C’est contraire à l’éthique ! » « C’est immoral. » Pourtant, historiquement, les sociétés ont eu des visions très différentes de ce qui constitue la justice sociale et l’équité. Voici quelques-unes des visions dominantes :

  • Tous les hommes sont créés égaux.
  • Plus vous investissez dans un projet, plus vous méritez de récolter des bénéfices (capitalisme américain).
  • Chacun selon ses besoins (communisme).
  • Le gagnant emporte tout (capitalisme de type dog-eat-dog).

Figure 1 : L’impact de l’équité sur le contentement de la relation

Néanmoins, dans toutes les sociétés, l’équité et la justice sont jugées importantes. Cet article examinera les conséquences pour les hommes et les femmes lorsqu’ils se sentent traités de manière équitable ou injuste. Bien que l’équité ait été jugée importante dans une grande variété de relations – relations sociétales, relations romantiques et familiales, relations d’aide, relations d’exploitation et relations de travail – cette entrée se concentrera sur la recherche dans un domaine : les relations romantiques et conjugales.

Mesurer l’équité

Bien que (techniquement) l’équité soit définie par une formule complexe, en pratique, dans les relations amoureuses, l’équité a été évaluée par une mesure simple :

En considérant ce que vous investissez dans votre (relation amoureuse) (mariage), par rapport à ce que vous en retirez… et ce que votre partenaire investit par rapport à ce qu’il ou elle en retire, comment votre (relation amoureuse) (mariage) se « hisse » ?

  • +3 : J’obtiens une bien meilleure affaire que mon partenaire.
  • +2 : J’obtiens une affaire un peu meilleure.
  • +1 : J’obtiens une affaire légèrement meilleure.
  • 0 : Nous obtenons tous deux une affaire également bonne, ou mauvaise.
  • -1 : Mon partenaire obtient une affaire légèrement meilleure.
  • -2 : Mon partenaire obtient une affaire un peu meilleure.
  • -3 : Mon partenaire obtient une bien meilleure affaire que moi.

Sur la base de leurs réponses, les personnes peuvent être classées comme étant surbénéficiaires (recevant plus que ce qu’elles méritent), traitées équitablement ou sous-bénéficiaires (recevant moins que ce qu’elles méritent).

L’équité dans les relations amoureuses : La recherche

Il existe de nombreuses preuves que dans les relations amoureuses, l’équité compte. Plus précisément, les chercheurs constatent que plus les gens sont socialement désirables (plus ils sont attrayants, avenants, célèbres, riches ou attentionnés), plus ils s’attendront à ce que leur compagnon soit socialement désirable. En outre, les couples qui sortent ensemble ont plus de chances de tomber amoureux s’ils perçoivent leurs relations comme étant équitables. Les couples ont des chances de se retrouver avec une personne assez proche d’eux en termes de désirabilité sociale. Ils sont également susceptibles d’être appariés sur la base de l’estime de soi, de l’apparence, de l’intelligence, de l’éducation, de la santé mentale et physique (ou du handicap). En outre, les couples qui perçoivent leurs relations comme équitables sont plus susceptibles de s’engager sexuellement. Par exemple, on a demandé aux couples dans quelle mesure leurs relations étaient intimes, c’est-à-dire si elles impliquaient des caresses, des jeux génitaux, des rapports sexuels, des cunnilingus ou des fellations. Les couples ayant des relations équitables avaient généralement des relations sexuelles. Les couples dans des relations inéquitables avaient tendance à s’arrêter avant d’aller jusqu’au bout. On a également demandé aux couples pourquoi ils avaient fait l’amour. Les couples dans des relations équitables étaient plus susceptibles de dire que les deux voulaient avoir des relations sexuelles. Les couples dans des relations inéquitables étaient moins susceptibles d’affirmer que le sexe avait été une décision mutuelle. Les couples mariés ou en couple dans des relations équitables avaient également une vie sexuelle plus satisfaisante que leurs homologues. Les relations équitables sont des relations confortables. Les chercheurs ont interrogé des couples en rendez-vous, des jeunes mariés, des couples mariés depuis plus ou moins longtemps, y compris des couples mariés depuis plus de 50 ans. On a constaté que les relations équitables étaient plus heureuses, plus satisfaites et plus confortables à tous les âges et à toutes les étapes de la relation.

Les relations équitables sont aussi des relations stables. Les couples qui se sentent traités de manière équitable sont les plus confiants quant au fait qu’ils seront encore ensemble dans 1 an, 5 ans et 10 ans. Dans les relations équitables, les partenaires sont généralement motivés pour être fidèles. Plus les hommes et les femmes se sentent trompés dans leur mariage, plus ils sont susceptibles de risquer de s’engager dans des aventures amoureuses extraconjugales éphémères. Ainsi, les gens se soucient de savoir si leurs relations sont gratifiantes et si elles semblent justes et équitables.

Implications de la théorie de l’équité

Les chercheurs interculturels et historiques s’intéressent depuis longtemps à l’impact de la culture sur les perceptions de la justice sociale. Ils soutiennent que la culture exerce un impact profond sur la façon dont les hommes et les femmes se préoccupent de la justice et de l’équité et sur la façon dont l’équité est définie, en particulier dans le domaine des relations entre les sexes.

Les perspectives culturelles et historiques suggèrent plusieurs questions pour les chercheurs qui s’intéressent à la justice sociale : Quels aspects de la justice, de l’amour, du sexe et de l’intimité sont universels ? Lesquels sont des constructions sociales ? Dans le sillage de la mondialisation, le monde devient-il un et homogène, ou les pratiques culturelles traditionnelles sont-elles plus tenaces et imperméables à une profonde transformation que certains l’ont supposé ?

Les théoriciens sont également engagés dans un débat pour savoir si certaines visions de la justice sociale, (notamment dans les relations romantiques et conjugales) sont meilleures que d’autres. Certains théoriciens de la culture soutiennent que toutes les visions sont relatives et que les psychologues sociaux doivent éviter l’arrogance culturelle et l’ethnocentrisme et s’efforcer de respecter la variété culturelle. D’autres insistent sur l’existence de droits de l’homme universels et sur le fait que certaines pratiques sont odieuses, quelles que soient leurs sources culturelles. Il s’agit notamment du génocide (nettoyage ethnique), de la torture et, dans le domaine des relations entre les sexes et de la famille, de la vente de mariées, de la prostitution forcée des filles, des meurtres liés à la dot, du suttee ou brûlage des veuves, des mutilations génitales, de l’infanticide et des lois discriminatoires contre l’égalité civique, sociale et juridique des femmes, pour n’en citer que quelques-unes. Dans ce monde, où l’aspiration à la modernité et à la mondialisation se heurte à l’aspiration aux traditions culturelles, ce débat sur ce que l’on entend par équité et justice sociale est susceptible de se poursuivre et d’être animé.

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