Les registres vocaux découlent de différentes formes vibratoires produites par les cordes vocales. Les recherches menées par les orthophonistes et certains pédagogues vocaux ont révélé que les cordes vocales sont capables de produire au moins quatre formes vibratoires distinctes, bien que toutes les personnes ne puissent pas toutes les produire. La première de ces formes vibratoires est connue sous le nom de voix naturelle ou normale ; un autre nom pour elle est la voix modale, qui est largement utilisé dans les publications d’orthophonie et de pédagogie vocale. Dans cet usage, le terme modal fait référence à la disposition naturelle ou à la manière d’agir des cordes vocales. Les trois autres formes vibratoires sont connues sous le nom de fry vocal, falsetto et sifflet. Chacun de ces quatre registres possède son propre modèle vibratoire, sa propre gamme de hauteurs (bien qu’il y ait un certain chevauchement) et son propre son caractéristique. Classé selon les gammes de hauteurs couvertes, le fry vocal est le registre le plus bas, la voix modale vient ensuite, puis le falsetto et enfin le registre du sifflet.
Alors que les orthophonistes et les spécialistes de la phonétique reconnaissent quatre registres, les pédagogues vocaux sont divisés. L’utilisation sans discernement du mot registre a entraîné une confusion et une controverse sur le nombre de registres de la voix humaine au sein des cercles de pédagogie vocale. Cette controverse n’existe pas en orthophonie et dans les autres sciences, car les registres vocaux sont considérés d’un point de vue purement physiologique et concernent la fonction laryngée. Les auteurs qui s’intéressent à l’art du chant affirment qu’il existe entre un et sept registres. La diversité des opinions est grande sans qu’il y ait de consensus.
La pratique dominante dans la pédagogie vocale est de diviser les voix d’hommes et de femmes en trois registres. Les voix d’hommes sont désignées par « poitrine », « tête » et « falsetto » et les voix de femmes par « poitrine », « milieu » et « tête ». Cette façon de classer les registres n’est cependant pas universellement acceptée. De nombreux pédagogues vocaux attribuent cette confusion à l’utilisation incorrecte des termes « registre de poitrine » et « registre de tête ». Ces professionnels soutiennent que, puisque tous les registres trouvent leur origine dans la fonction laryngée, il est inutile de parler de registres produits dans la poitrine ou dans la tête. Les sensations vibratoires qui sont ressenties dans ces zones sont des phénomènes de résonance et doivent être décrites en termes liés à la résonance, et non aux registres. Ces pédagogues vocaux préfèrent les termes « voix de poitrine » et « voix de tête » au terme de registre. De nombreux problèmes décrits comme des problèmes de registre sont en fait des problèmes de réglage de la résonance. Cela permet d’expliquer la multiplicité des registres que certains pédagogues vocaux préconisent. Pour plus d’informations sur la résonance, voir Résonance vocale.
La confusion qui existe concernant la définition et le nombre de registres est due en partie à ce qui se passe dans le registre modal lorsqu’une personne chante des hauteurs les plus basses de ce registre aux hauteurs les plus hautes. La fréquence de vibration des cordes vocales est déterminée par leur longueur, leur tension et leur masse. Lorsque la hauteur du son augmente, les cordes vocales s’allongent, leur tension augmente et leur épaisseur diminue. En d’autres termes, ces trois facteurs sont en état de flux dans la transition des tons les plus graves aux tons les plus aigus.
Si un chanteur maintient l’un de ces facteurs constant et interfère avec leur état progressif de changement, sa fonction laryngée a tendance à devenir statique et des ruptures finissent par se produire, avec des changements évidents de la qualité du ton. Ces ruptures sont souvent identifiées comme des limites de registre ou des zones de transition entre les registres. Le changement distinct ou la rupture entre les registres est appelé un passaggio ou un ponticello. Les pédagogues vocaux enseignent qu’avec de l’étude, un chanteur peut passer sans effort d’un registre à l’autre avec aisance et un ton constant. Les registres peuvent même se chevaucher pendant le chant. Les professeurs qui préfèrent la théorie du « mélange des registres » aident généralement les élèves à franchir le « passage » d’un registre à l’autre en cachant leur « levée » (là où la voix change).
Cependant, de nombreux pédagogues ne sont pas d’accord avec cette distinction des frontières mettant ces ruptures sur le compte de problèmes vocaux qui ont été créés par un ajustement laryngé statique qui ne permet pas aux changements nécessaires de se produire. Cette différence d’opinion a affecté les différents points de vue sur l’enregistrement vocal.