La Grande-Bretagne a reconnu que l’un des facteurs contribuant à la rébellion de Pontiac avait été le mouvement incontrôlé de colons avides de terres dans la région située à l’ouest des Appalaches. La Grande-Bretagne se rend également compte qu’un plan est nécessaire pour développer de façon ordonnée les vastes territoires gagnés pendant la guerre. Dans l’espoir d’apaiser les Indiens tout en gagnant du temps pour élaborer un plan à long terme, le roi George III a émis la Proclamation de l763. Ce décret royal, publié le 7 octobre 1763, interdit la colonisation à l’ouest des Appalaches. Il exigeait également que les colons qui s’étaient déplacés à l’ouest des Appalaches retournent sur le côté est des montagnes.
médaillon en terre cuite représentant Benjamin Franklin, Jean-Baptiste Nini, 1777
Bien que la ligne de démarcation établie par la proclamation n’ait jamais été censée être permanente, le décret a suscité la colère des colons pour un certain nombre de raisons. Les colons qui avaient été forcés de fuir leurs fermes à l’ouest des Appalaches pendant la guerre ont constaté que la proclamation leur interdisait de retourner sur leurs anciens homesteads. Beaucoup de ces colons avaient combattu pour le gouvernement britannique pendant la guerre franco-indienne. Ils pensaient que les terres de l’Ouest étaient l’un des butins de guerre gagnés par leur sang et se sentaient trahis par le gouvernement britannique.
La Proclamation de 1763 a également troublé un grand nombre des hommes les plus riches et les plus puissants des colonies, car beaucoup d’entre eux avaient investi massivement dans des sociétés foncières spéculatives comme la Compagnie de l’Ohio (formée en 1747), la Compagnie Loyale (formée en 1749) et la Compagnie du Mississippi (formée en 1763). Ces sociétés espéraient gagner de l’argent en obtenant du gouvernement britannique des titres de propriété sur de grandes étendues de terres de l’Ouest et en revendant ces terres aux colons qui traversaient les Appalaches. Parmi les hommes qui ont investi dans ces sociétés, on compte George Washington, Thomas Jefferson, Patrick Henry, Richard Henry Lee et Arthur Lee de Virginie et Benjamin Franklin de Pennsylvanie. Incapables d’obtenir un titre de propriété pour les terres auprès du gouvernement britannique, les sociétés foncières ne pouvaient pas réaliser de ventes. Bien que des agents des compagnies soient envoyés à Londres pour plaider en faveur des compagnies foncières, le gouvernement britannique refuse de revenir sur sa position. Bien que de nouveaux traités entre les Indiens et les agents britanniques aient ouvert de vastes étendues au développement assez rapidement après la guerre, les sociétés foncières n’ont pas récupéré. Les hommes fortunés qui avaient investi dans ces sociétés ont subi des pertes financières importantes. On se souviendra de ces pertes dans les années qui ont précédé la Révolution américaine.