Imaginez regarder la télévision et avoir l’impression que les acteurs vous crient dessus en permanence. Vous ne pouvez plus travailler car vous trouvez le bavardage de fond trop ennuyeux, ou le bruit des enfants qui rient est atroce. Le bourdonnement apparemment calme de la climatisation provoque un palpitant massif dans votre tête, et vous devez vous boucher les oreilles ou vous éloigner.
Ceux d’entre nous qui sont sur le spectre de l’autisme ont souvent des problèmes sensoriels, y compris un haut niveau de sensibilité au bruit. Notre mode de vie occidental typique, avec son barrage de bruit, peut être un enfer pour certains autistes et aspies dont la sensibilité au son a été affectée. Quelques exemples de situations difficiles : dîner au restaurant, se promener, faire la vaisselle, utiliser un aspirateur ou écouter de la musique. Il existe de nombreux bruits que les personnes « normales » filtrent et ne remarquent même pas, à moins qu’on ne les leur fasse remarquer – le grondement d’un avion qui passe au-dessus de leur tête, le bourdonnement de la circulation en arrière-plan, le bruit sourd d’un subwoofer de la voiture d’un adolescent qui passe. Certaines fréquences peuvent être comme une alarme qui se déclenche, mais qui passe inaperçue pour les autres, donc un autre problème est de convaincre les autres que le problème existe pour vous.
Quelles sont les stratégies d’adaptation ?
Essayer d’échapper à ce déluge de sons n’est pas facile, et cela peut être une motivation supplémentaire pour mener un style de vie reclus pour faire face. Les bouchons d’oreille ou les casques antibruit peuvent aider, mais ils ne bloquent pas toujours certaines fréquences ou intensités sonores. Parfois, même notre propre voix semble trop forte !
Comme nous l’avons mentionné, les bouchons d’oreille et les cache-oreilles peuvent être d’une grande aide. Les activités peuvent être restructurées de manière à ce que les repas au restaurant ou les achats puissent être effectués en dehors des heures de pointe, afin d’éviter le bruit excessif. Une approche sensée du régime alimentaire est également utile. Éviter les stimulants tels que la nicotine ou la caféine réduit la sensibilité du corps au bruit. Une bonne alimentation, un bon sommeil et de l’exercice jouent leur rôle dans une meilleure santé globale, qui aura un impact indirect sur la sensibilité au bruit en réduisant le stress.
Les cliniques auditives peuvent fournir une thérapie avec un appareil auditif spécialement programmé pour gérer la sensibilité au son. Ils peuvent également fournir un générateur de bruit doux à porter pendant l’éveil pendant une période pouvant aller jusqu’à 18 mois. L’exposition à long terme à un son doux à un niveau à peine audible peut désensibiliser l’audition. Ce « bruit blanc » contient toutes les fréquences audibles par l’homme et peut être assimilé au bruit du ressac ou du vent au loin.
Le « masquage » sonore fonctionne sur le principe que les bruits gênants peuvent être réduits par un bruit constant en arrière-plan. La musique ou une télévision jouant en fond sonore tranquillement peut aider, ou des cassettes de relaxation avec des sons apaisants.
L’entraînement à l’intégration auditive consiste à s’exposer à de la musique filtrée pendant un certain nombre d’heures chaque jour sur un nombre limité de séances. Une musique comme Mozart a des fréquences aléatoires qui mobilisent et exercent l’oreille interne et le cerveau.
Il faut souligner qu’il n’existe pas de » remèdes « , ce refrain courant dans les troubles du spectre autistique ! Les solutions les plus efficaces impliquent d’augmenter la tolérance au bruit, nous devons donc marcher sur la fine ligne entre protéger nos oreilles en minimisant l’inconfort, tout en nous exposant à suffisamment de bruit pour construire une » immunité « . Une surprotection ne fera qu’accroître davantage l’effet d’une sensibilité extrême au son.