Pourquoi l’alcool est-il mesuré par le degré d’alcool ?

© Tinxi/.com

Si vous obtenez une bouteille de vodka dans votre magasin de spiritueux local, vous verrez probablement deux chiffres différents vous indiquant la quantité d’alcool qu’elle contient. Le premier est le pourcentage d’alcool par volume (ABV), dont la compréhension est relativement intuitive : il s’agit du pourcentage d’alcool dans le liquide global et il est assez standard au niveau international. L’autre mesure est le degré d’alcool, une mesure de la teneur en alcool qui varie d’un pays à l’autre. La mesure du degré d’alcool remonte à l’Angleterre du XVIe siècle, où le gouvernement imposait une taxe supplémentaire sur les « spiritueux à l’épreuve », c’est-à-dire les alcools qui contenaient une certaine quantité d’alcool.

Le mot preuve est utilisé dans le sens de montrer que quelque chose est vrai ou correct. Le gouvernement anglais testait la quantité d’alcool contenue dans une liqueur en y trempant une balle de fusil et en tentant d’allumer la balle humide. Si la poudre à canon humide pouvait être allumée, on disait que l’alcool était un proof spirit et qu’il était donc taxé plus lourdement. Cette méthode d’épreuve présentait un problème : l’inflammabilité de l’alcool dépendait de sa température. Comme la température n’était pas maintenue constante, cette méthode de détermination du degré d’alcool n’était pas précise.

En 1816, l’Angleterre a réglé ce problème en standardisant son seuil de degré d’alcool. Un proof spirit était désormais une liqueur dont le taux d’alcool correspondait à 12⁄13 du poids d’un volume égal d’eau distillée à 11 °C (51 °F). Cette gravité spécifique correspond à environ 57,06 % d’ABV. Cette normalisation a été incorporée dans la taxe douanière et d’accise de 1952 en Grande-Bretagne.

L’Angleterre a rendu le système de preuve un peu confus. Lorsque l’industrie de l’alcool s’est installée aux États-Unis, les Américains ont adopté une approche différente du système de mesure. Aux États-Unis, le degré d’alcool d’une liqueur est égal à deux fois son taux d’alcoolémie. Cela signifie donc qu’une boisson dont le taux d’alcoolémie est de 30 % est un « proof » de 60. Un « proof spirit » doit être d’au moins 100 proof.

L’échelle de preuve la plus simple, cependant, est celle utilisée en France, développée par le scientifique français Joseph-Louis Gay-Lussac en 1824. Gay-Lussac considérait que 100 % du volume d’alcool consommé correspondait à 100 degrés et que 100 % d’eau par volume correspondait à 0 degré. Cela signifie que le nombre de pourcentage ABV est le même que le nombre de proof.

Donc, pour comparer les trois échelles de proof : un alcool avec 45% ABV est environ 78,9 proof en Grande-Bretagne, 90 proof aux États-Unis, et 45 proof en France.

.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.