Post-modernisme

Le post-modernisme est un vaste mouvement de la philosophie et des arts de la fin du 20e siècle, marqué en termes généraux par une ouverture au sens et à l’autorité provenant de lieux inattendus, et une volonté d’emprunter sans honte à des mouvements ou traditions antérieurs. Il est souvent défini négativement comme une réaction ou une opposition au modernisme, également mal défini, bien que certains prétendent qu’il représente un tout nouveau paradigme dans la pensée intellectuelle.

Le terme « post-modernisme » (littéralement « après le modernisme ») est né en architecture pour désigner un mouvement réactionnaire contre la fadeur et l’hostilité perçues du mouvement moderniste, et aussi contre les prétentions du haut modernisme, avec sa poursuite d’une perfection idéale, l’harmonie de la forme et de la fonction, et le rejet de l’ornementation frivole. Le terme a fini par être utilisé dans les domaines de l’art, de la musique et de la littérature (et, par analogie, en philosophie) pour désigner tout style pluraliste ou réactionnaire, souvent plus ornemental que le modernisme, et qui n’a pas peur d’emprunter à des styles artistiques antérieurs, souvent de manière ludique ou ironique. Il tend à manquer d’une hiérarchie centrale claire ou d’un principe d’organisation, bien qu’il incarne souvent une complexité extrême, la contradiction, l’ambiguïté, la diversité et l’interconnexion ou l’inter-référentialité, et est typiquement marqué par un renouveau des éléments et techniques traditionnels.

Certains considèrent le post-modernisme comme une simple phase supplémentaire dans le déroulement continu du modernisme ; d’autres le voient comme un remplacement complet du modernisme et un retour de bâton contre celui-ci. Les mouvements anti-establishment naissants des années 1960 peuvent être considérés comme l’événement constitutif du post-modernisme dans un sens plus général. Avec la grande disponibilité actuelle d’Internet, des téléphones mobiles, de la télévision interactive, etc, et la participation instantanée, directe, superficielle et souvent superficielle à la culture qu’ils permettent, certains commentateurs ont même posé que nous entrons maintenant dans la période post-post-moderne.

En philosophie spécifiquement, le post-modernisme a été fortement influencé par les mouvements de philosophie continentale comme la phénoménologie, le structuralisme et l’existentialisme, et il est généralement sceptique à l’égard de nombreuses valeurs et bases de la philosophie analytique. Elle est généralement considérée comme une ouverture au sens et à l’autorité provenant d’endroits inattendus, de sorte que la source ultime de l’autorité est le « jeu » réel du discours lui-même. Il peut être considéré comme une approche « pick-and-mix », par laquelle les problèmes de base sont abordables à partir d’un large éventail de perspectives théoriques.

Le post-modernisme est un mouvement large et non spécifique (si tant est qu’il puisse être décrit comme un mouvement), et des mouvements comme le déconstructionnisme et le post-structuralisme (entre autres) peuvent tous deux être considérés comme post-modernes. Les post-modernistes se défendent souvent des critiques d’incompétence philosophique et d’informalité excessive en prétendant qu’ils ont une vision « plus large » de ce qu’est la philosophie, que leur utilisation du jargon académique est nécessaire pour communiquer leurs idées, et que leurs critiques ne comprennent tout simplement pas leur travail.

Parmi les philosophes post-modernistes les plus connus figurent Michel Foucault, Jacques Derrida, Jean-François Lyotard (1924 – 1998), Richard Rorty (1931 – 2007), Jean Baudrillard (1929 – 2007) et Roland Barthes (1915 – 1980). Lyotard est peut-être l’un des post-modernistes les plus identifiables. Il a décrit le post-modernisme comme une condition de l’état actuel de la culture, de la structure sociale et du soi. Il s’intéresse principalement au rôle de la narration dans la culture humaine, et en particulier à la façon dont ce rôle a changé lorsque nous avons quitté la modernité pour entrer dans une condition post-industrielle ou post-moderne. Baudrillard a soutenu que nous vivons dans un monde « hyperréel », post-moderne, post-industriel, post-tout, et que la réalité globale est devenue dominée par une culture populaire internationalisée, à tel point que les gens ont beaucoup de mal à décider de ce qui est réel.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.