Porokératose

La meilleure façon de décrire ces petites bestioles est d’imaginer avoir de petites callosités en « points » sur la plante de vos pieds. Ceux d’entre vous qui les grattent, sont capables d’enlever un noyau central de cette callosité, ce qui procure un soulagement temporaire jusqu’à ce qu’elle se reconstitue. Nous savons à quel point ces callosités peuvent devenir douloureuses ! L’un de nos patients les a décrites comme ayant la sensation de marcher sur de petits cailloux en permanence. Aïe !

Il existe plusieurs variantes de porokératose. Celles qui affectent généralement les pieds sont connues sous le nom de porokératose « ponctuée ». Il s’agit typiquement d’une affection héréditaire qui provoque une kératinisation chronique (formation de callosités) en petits monticules circulaires, légèrement surélevés. Ces types de porokératose peuvent se trouver n’importe où sur la plante des pieds et, selon leur emplacement, peuvent devenir très douloureux. La plupart des gens se retrouvent à les gratter pour essayer d’enlever la partie centrale de ces lésions, qui est la partie la plus dure du durillon. C’est lorsqu’ils réalisent que ces petits gars reviennent sans cesse qu’ils nous rendent visite !

Comment les faire disparaître ? Eh bien, ce n’est pas si simple. Parce que c’est une condition héréditaire, ils ne disparaissent généralement pas. Ils peuvent cependant, avec de tendres soins, être maintenus sous contrôle. La meilleure façon de traiter initialement la porokératose symptomatique est de faire exciser la lésion par un podologue (à l’aide d’un scalpel). Nous avons constaté qu’après avoir fait cela, un soulagement immédiat est obtenu.

Mais nous recherchons un soulagement à long terme ! Selon la taille et l’emplacement de la lésion, parfois l’utilisation de la cryothérapie, ou la congélation du noyau central, avec l’application de Salinicaine sous occlusion, peut donner un soulagement jusqu’à six mois ou plus!

Le soulagement peut être prolongé avec ce que vous pouvez faire à la maison. La porokératose peut être efficacement maintenue sous contrôle à la maison avec l’utilisation d’une crème à base d’urée, qui est un ingrédient puissant qui va considérablement ramollir la formation de callosités avec peu ou pas d’effet sur la peau saine environnante. Cette crème en concentration efficace ne peut être obtenue que sur ordonnance ou parfois au cabinet de votre podologue ! Nous allons même parfois indiquer à nos patients d’utiliser cette crème à base d’urée sous occlusion pour un effet plus puissant.

Donc la porokératose est ramollie, mais maintenant quoi ? La deuxième étape de ce processus est tout aussi importante que la première. Si vous ne faites que ramollir cette lésion, vous vous retrouvez avec un cal mou et douloureux ! Il faut absolument l’enlever. La façon de le faire à la maison est d’utiliser une pierre ponce. Le meilleur moment pour utiliser la pierre ponce est après la douche, lorsque vos pieds sont humides. Mouillez la pierre ponce, et par un léger mouvement circulaire, en augmentant la pression selon votre tolérance, vous pouvez éliminer ce que la crème a ramolli. Toute personne diabétique ou souffrant de neuropathie impliquant ses pieds ne devrait pas faire cela sans l’approbation et sous les conseils de son podologue !

Nous sommes sûrs que beaucoup d’entre vous pensent « Pourquoi ne pouvez-vous pas m’emmener au bloc opératoire et simplement couper chirurgicalement ces fichues choses ? ». En fait, nous pouvons les couper mais, encore une fois, ce n’est pas aussi facile qu’il y paraît. Ces porokératoses s’étendent au-delà de la couche superficielle de la peau et se terminent par le coussinet graisseux qui rembourre la plante du pied. En les excisant chirurgicalement, nous devrions utiliser un lambeau de peau issu de la chirurgie plastique pour couvrir le grand trou qui serait laissé après avoir retiré ces porokératoses au-delà de leur noyau. N’oubliez pas que toute coupure, où que ce soit sur le corps, produit du tissu cicatriciel. Lors de la guérison de ce type de chirurgie, de nombreux patients se sont plaints de se retrouver avec une cicatrice plus grande et plus douloureuse que la lésion d’origine ! Ce n’est pas un risque que nous vous suggérons de prendre, à moins que vous n’ayez honnêtement traité ces dernières de façon constante avec une amélioration minimale et que la porokératose provoque une gêne suffisamment importante pour interférer avec vos activités quotidiennes.

Il y a beaucoup de personnes que nous voyons dans notre pratique avec cette condition. Dans l’ensemble, c’est une situation extrêmement rare, où le patient choisit l’option chirurgicale. Nous constatons que la plupart des gens, avec un bon entretien à domicile, ont rarement, voire jamais besoin de revenir nous voir pour les faire « découper ». Nous aimons ce genre de succès et nous pouvons faire en sorte que cela se produise pour vous aussi!

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