L’identité est largement concernée par la question : « Qui êtes-vous ? » Qu’est-ce que cela signifie d’être qui vous êtes ? L’identité est liée à nos valeurs fondamentales qui dictent les choix que nous faisons (par exemple, les relations, la carrière). Ces choix reflètent qui nous sommes et ce que nous valorisons. Par exemple, nous pouvons supposer que le banquier d’affaires accorde de l’importance à l’argent, tandis que le professeur de collège accorde de l’importance à l’éducation et à l’aide aux étudiants.
Pour autant, peu de personnes choisissent leur identité. Au lieu de cela, ils intériorisent simplement les valeurs de leurs parents ou des cultures dominantes (par exemple, la poursuite du matérialisme, le pouvoir et l’apparence). Malheureusement, ces valeurs peuvent ne pas correspondre à l’authenticité d’une personne et créer une vie insatisfaisante. En revanche, les personnes épanouies sont capables de vivre une vie fidèle à leurs valeurs et de poursuivre des objectifs significatifs. L’absence d’un sentiment d’identité cohérent entraînera une incertitude quant à ce que l’on veut faire dans la vie.
Une personne peut avoir plusieurs identités, comme celle d’enseignant, de père ou d’ami. Chaque position a ses propres significations et attentes qui sont intériorisées en tant qu’identité. Une tâche majeure du développement de soi au début de l’adolescence est la différenciation de multiples soi en fonction du contexte social (par exemple, soi avec le père, la mère, les amis proches) avec une conscience des contradictions potentielles. Je l’ai remarqué avec ma propre fille de 16 ans. Alors qu’elle était heureuse avec ses amis, elle semblait déprimée en ma présence, ou bien elle passait de la gaieté avec ses amis à la méchanceté avec sa mère. Je me demandais, et je crois que c’était aussi son cas, laquelle des deux était la vraie fille ? Cependant, à mesure que les jeunes acquièrent une maturité cognitive, ils parviennent à un sentiment de cohérence dans leur identité.
L’identité peut être acquise indirectement auprès des parents, des pairs et d’autres modèles. Les enfants en viennent à se définir en fonction de la façon dont ils pensent que leurs parents les voient. Si leurs parents les considèrent comme sans valeur, ils en viendront à se définir comme tels. Les personnes qui se perçoivent comme sympathiques peuvent se souvenir de plus de déclarations positives que négatives.
Les psychologues supposent que la formation de l’identité est une question de « se trouver soi-même » en faisant correspondre ses talents et son potentiel aux rôles sociaux disponibles. Ainsi, se définir au sein d’un monde social est l’un des choix les plus difficiles qu’une personne puisse faire. Face à ce combat identitaire, beaucoup finissent par adopter des identités plus sombres, comme la toxicomanie, le shopping compulsif ou le jeu, comme méthode compensatoire pour faire l’expérience de la vivacité ou conjurer la dépression et le manque de sens.
Qu’est-ce qui constitue le vrai soi ? Le but ultime pour les individus est de développer et de nourrir les choix qui sont cohérents avec leur vrai moi. Nier le vrai soi, c’est nier ce qu’il y a de meilleur en nous. Pour trouver plus de bonheur dans la vie, il faut vivre en harmonie avec son vrai soi.
Trois objectifs sont nécessaires pour la tâche de formation de l’identité. La première tâche consiste à découvrir et à développer ses potentiels personnels. Les potentiels personnels font référence aux choses que la personne peut faire mieux que d’autres. Comment la personne peut-elle découvrir ces potentiels ? La réponse est un processus d’essais et d’erreurs. Il faut pour cela être exposé à un large éventail d’activités, dont certaines sont relativement bien maîtrisées. Cela est reconnu par les commentaires que nous recevons des autres et par nos propres sentiments positifs à l’égard de ces activités. Ces activités nous semblent tout simplement « justes », et ces sentiments sont des indices utiles. Nous sommes intrinsèquement motivés à faire ces activités. Cependant, le développement de compétences et de talents nécessite du temps, des efforts et la volonté de tolérer la frustration lorsque nous rencontrons des obstacles.
La deuxième étape consiste à choisir son but dans la vie. Il est nécessaire de choisir ce que nous cherchons à accomplir dans notre vie. Pour réussir substantiellement à réaliser notre but, les objectifs doivent être compatibles avec nos talents et nos compétences (notre moi authentique). Choisir un but non compatible avec nos capacités est une recette pour la frustration et l’échec. Enfin, il faut trouver des opportunités pour mettre en œuvre ce potentiel et ce but. Les sociétés ouvertes permettent la mobilité des rôles et la flexibilité pour mettre en œuvre les choix liés à l’identité. En revanche, ce n’est pas le cas dans les sociétés fermées et rigides. Pour certains, cela peut conduire à l’émigration.
L’identité n’est jamais « définitive » et continue à se développer tout au long de la vie. Connaître son identité avec précision augmente l’estime de soi et réduit la dépression et l’anxiété. Lorsque les gens font ce qu’ils pensent qu’ils devraient faire, ils sont heureux.
Lorsqu’une personne se déforme ou se présente de manière hors de son caractère pour impressionner un public, ce comportement n’est pas naturel et est épuisant. Le comportement nécessite des ressources cognitives plus importantes, car l’esprit est rempli de doutes, de conscience de soi et de pensées négatives. De plus, lorsque les gens se tournent vers leur public immédiat pour les aider à définir qui ils doivent être, comment ils doivent être et ce qu’ils doivent faire, ils risquent d’agir d’une manière qui met leur santé en danger, comme les troubles de l’alimentation et l’abus d’alcool ou de drogues. Par exemple, les troubles de l’alimentation sont dus en partie à des préoccupations concernant l’apparence du corps. La consommation d’alcool et de drogues est liée à la pression et à l’acceptation par les pairs.