Parmi les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) couramment utilisés pour le traitement de l’arthrose, le diclofénac à la dose maximale de 150 mg/jour s’est révélé le plus efficace sur la douleur et l’incapacité physique associées à la maladie, tandis que le paracétamol n’a montré aucune efficacité, selon une méta-analyse en réseau publiée dans The Lancet1.
Pour cette étude, Bruno R. da Costa, PhD, de l’Institut des soins de santé primaires de l’Université de Berne, en Suisse, et ses collègues ont analysé des essais randomisés dans lesquels l’efficacité sur la douleur et le handicap physique associés à l’arthrose d’un AINS était comparée à celle d’un autre ou d’un placebo dans le but de déterminer les doses optimales de ces médicaments.
Les chercheurs ont recueilli les données de 76 essais contrôlés randomisés à grande échelle menés auprès de patients souffrant d’arthrose de la hanche ou du genou, comparant un ou plusieurs de 7 AINS différents et/ou du paracétamol à un placebo, entre janvier 1980 et février 2015. Dans cette méta-analyse, la douleur et la fonction physique ont été utilisées comme résultats primaires et secondaires, respectivement, et ont été évaluées à l’aide de mesures comprenant le score global de la douleur, la douleur perçue lors de la marche et l’indice d’arthrose des universités de Western Ontario et McMaster (WOMAC).
L’efficacité comparative des traitements a été évaluée à l’aide de 3 métriques différentes : le rang médian et l’intervalle de crédibilité (CrI) à 95 % associé, un rang médian de 1 indiquant des effets optimaux ; » la probabilité que l’effet de l’intervention expérimentale atteigne la différence minimale cliniquement importante de -0,37 unités de déviation standard (SD), avec des probabilités élevées favorisant le traitement actif « , à noter : » Ce seuil de 0.37 unités d’écart-type est basé sur la médiane de la différence minimale cliniquement importante rapportée dans des études sur des patients souffrant d’arthrose « 2, dans laquelle » Une taille d’effet de 0,37 correspond à une différence de 9 mm sur une échelle visuelle analogique de 100 mm » ; la surface sous la ligne de classement cumulée, les valeurs élevées indiquant des traitements efficaces.
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Le diclofénac 150 mg/jour était l’AINS le plus efficace avec une taille d’effet modérée à importante (taille d’effet , -0,57 ; CrI 95 %, -0,69 à –0,45). « Un patient type souffrant uniquement d’arthrose a 100 % de probabilité d’obtenir une amélioration minimale cliniquement importante lorsqu’il prend du diclofénac 150 mg/jour », a commenté le Dr da Costa. Toutefois, les médecins doivent mettre en balance l’efficacité du diclofénac et ses effets nocifs potentiels. Le diclofénac peut augmenter le risque de décès cardiovasculaire et d’autres événements cardiovasculaires.3
Six autres traitements ont également montré une efficacité sur la douleur liée à l’arthrose. Le rofécoxib à 12,5 mg/jour (ES, -0,42 ; CrI à 95%,-0,50 à -0,35), 25 mg/jour (ES, -0,50 ; CrI à 95%, -0,58 à ˗0,43), et 50 mg/jour (ES, -0,63 ; CrI à 95%, -0,85 à -0,39), et l’étoricoxib à 30 mg/jour (ES, -0,49 ; CrI à 95%, -0,61 à -0,37), 60 mg/jour (ES, -0.58 ; 95 % CrI, -0,58 à -0,43), et 90 mg/jour (ES, -0,62 ; 95 % CrI, -0,91 à -0,32).
Le paracétamol n’a eu presque aucun effet sur les symptômes de la douleur à diverses doses et les preuves statistiques étaient insuffisantes pour soutenir sa supériorité par rapport à un placebo. De la même manière, le naproxène à 750 mg/jour n’a pas atteint la signification statistique.
« Nous fournissons des preuves solides que le diclofénac 150 mg/jour est l’AINS le plus efficace disponible actuellement, en termes d’amélioration de la douleur et de la fonction », écrit le Dr da Costa. « Néanmoins, compte tenu du profil de sécurité de ces médicaments, les médecins doivent prendre en compte nos résultats ainsi que toutes les informations de sécurité connues lors du choix de la préparation et de la dose pour chaque patient. »
Résumé et applicabilité clinique
- Le diclofénac 150 mg/jour est le plus efficace pour améliorer la douleur et la fonction physique dans l’arthrose
- Rofécoxib (12.5 mg/jour, 25 mg/jour, 50 mg/jour) et l’étoricoxib (30 mg/jour, 60 mg/jour, et 90 mg/jour) ont également montré une certaine efficacité pour le traitement de l’arthrose
- Le paracétamol s’est révélé cliniquement inefficace et n’a donc pas été recommandé pour le traitement de la douleur arthrosique
Limitations et divulgations
- La méta-analyse s’est limitée à l’efficacité analgésique à court et à moyen terme de différents AINS.terme de l’efficacité analgésique de différents AINS et du paracétamol
- Les données de sécurité disponibles ne permettent pas le même degré de résolution
- La qualité de l’analyse a été limitée par la qualité des données des essais originaux
- Le nombre d’essais individuels évaluant les doses individuelles était faible
Une version précédente de cet article a été rétractée suite à la découverte de 2 essais manquants.4 L’article a été republié après une nouvelle révision.
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- da Costa BR, Reichenbach S, Keller N, Nartey L, Wandel S, Jüni P, et al. Efficacité des anti-inflammatoires non stéroïdiens pour le traitement de la douleur dans l’arthrose du genou et de la hanche : une méta-analyse en réseau. Lancet. 2017 ; 390(10090):e21-e33. doi : 10.1016/S0140-6736(17)31744-31750
- Wandel S, Jüni P, Tendal B, et al. Effets de la glucosamine, de la chondroïtine ou du placebo chez les patients atteints d’arthrose de la hanche ou du genou : méta-analyse en réseau. BMJ. 2010;341:c4675.
- Trelle S, Reichenbach S, Wandel S, et al. Sécurité cardiovasculaire des anti-inflammatoires non stéroïdiens : méta-analyse en réseau. BMJ. 2011;342:c7086. doi : 10.1136/bmj.c7086
- da Costa BR, Reichenbach S, Keller N, Nartey L, Wandel S, Jüni P, et al. Efficacité des anti-inflammatoires non stéroïdiens pour le traitement de la douleur dans l’arthrose du genou et de la hanche : une méta-analyse en réseau. Lancet. 2016 ; 387:2093-105. doi:10.1016/S0140-6736(16)30002-2
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