L’étabonate de lotéprednol : potentiel clinique dans la prise en charge de l’inflammation oculaire

L’étabonate de lotéprednol est un corticostéroïde qui est le produit de la conception d’un « médicament mou » (synthèse d’un composé qui subit un métabolisme prévisible en métabolites inactifs après que ses effets thérapeutiques se soient exprimés sur le site d’application ou à proximité). Il a été développé comme traitement topique de l’inflammation oculaire. L’étabonate de lotéprednol est conçu pour être rapidement converti en métabolites inactifs et non toxiques, minimisant ainsi les effets indésirables systémiques. La concentration du médicament dans le plasma de 10 volontaires sains ayant reçu de l’étabonate de lotéprednol oculaire à des doses thérapeutiques ou suprathérapeutiques était inférieure à la limite de détection. Dans 2 études à double insu, contrôlées par placebo, l’étabonate de lotéprednol à 0,5 % 4 fois par jour (1 goutte/oeil) pendant 2 semaines a été plus efficace que le placebo pour soulager l’inflammation oculaire postopératoire modérée à grave après une chirurgie de la cataracte. Le même schéma thérapeutique s’est également avéré efficace lorsqu’il a été administré pendant une période allant jusqu’à 6 semaines dans 3 études à double insu contrôlées par placebo chez des patients souffrant de conjonctivite papillaire géante modérée ou grave associée à des lentilles de contact. Les données de 2 études à double insu contrôlées par placebo indiquent que l’étabonate de lotéprednol 0,2 % (1 goutte/oeil 4 fois par jour pendant 2 semaines) est efficace chez les patients atteints de conjonctivite allergique saisonnière modérée ou grave. De plus, un seul essai contrôlé par placebo a montré que l’étabonate de lotéprednol 0,5% a une efficacité prophylactique chez les patients ayant des antécédents de conjonctivite allergique saisonnière. L’étabonate de lotéprednol oculaire a été bien toléré, tant au niveau local que systémique, dans les essais cliniques rapportés à ce jour. Une élévation de la pression intraoculaire (PIO) est possible après l’administration oculaire du médicament, mais elle est globalement peu fréquente : seulement 1,7 % des 901 patients ou volontaires ayant reçu du lotéprednol 0,2 ou 0,5 % pendant >ou=28 jours ont présenté une augmentation cliniquement significative (>ou=10mm Hg) de la PIO. Contrairement à l’acétate de prednisolone, l’étabonate de lotéprednol n’a pas augmenté de façon significative la PIO par rapport à la ligne de base dans une petite étude randomisée croisée chez des répondeurs connus aux stéroïdes. Aucun effet indésirable oculaire grave ou inattendu lié au traitement n’a été observé chez les patients recevant de l’étabonate de lotéprednol lors des essais cliniques. Le risque de formation de cataracte ou de glaucome après un traitement à long terme est inconnu. Ainsi, l’étabonate de lotéprednol peut réduire l’inflammation oculaire causée par la chirurgie de la cataracte, la conjonctivite allergique saisonnière ou le port de lentilles de contact. Le profil de tolérance bénin de l’étabonate de lotéprednol, en particulier sa faible propension à provoquer une élévation de la PIO (lorsqu’il est utilisé à court terme) est une caractéristique attrayante. Cependant, la place de l’étabonate de lotéprednol dans la pratique clinique ne pourra être correctement évaluée tant que des comparaisons directes d’efficacité avec d’autres traitements actifs ne seront pas disponibles.

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