Douleur au talon à l’insertion du tendon d’Achille inférieur

Douleur au talon à l’insertion du tendon d’Achille inférieur – une combinaison de cam et de tendinopathie d’insertion – un exemple de gestion complète de la médecine du sport.
(Information pour les praticiens référents et les patients informés)

La douleur est liée à l’activité souvent particulièrement à la poussée surtout en course à pied, en montant des escaliers, en marchant en côte ou sur des surfaces inégales. La douleur peut

La douleur du talon d’Achille inférieur dans un pied excessivement prononcé

persister pendant un certain temps après l’activité et est normalement bien localisée à l’arrière du talon. Il peut y avoir une flexibilité limitée des muscles du mollet (crispation). Il y a normalement une sensibilité sur la bourse rétrocalcanéenne entre l’angle supérieur arrière de l’os du talon (calcanéum) (bosse de Haglund) et la partie avant du tendon d’Achille.
Il y a toujours une sensibilité au niveau de l’attache osseuse réelle de l’Achille en partie à l’arrière du calcanéum.
Il s’agit d’une défaillance combinée de surutilisation du tendon d’Achille. Normalement, en dorsiflexion (traction du pied vers le tibia), la partie inférieure du tendon d’Achille juste au-dessus de l’insertion s’enroule autour de l’angle supérieur arrière du calcanéum. L’idée est de substituer une charge de traction qui serait autrement placée sur l’attache osseuse du tendon d’Achille par une charge de compression lorsque le tendon s’enroule autour de la partie supérieure de l’os. Il s’agit d’un mécanisme normal, mais parfois, en cas de surutilisation, notamment en squash ou en course à pied sur des collines ou des surfaces irrégulières, le tendon peut céder sous l’effet combiné de la charge de traction à l’insertion et de la charge de compression lorsqu’il s’enroule autour de la came quelque peu proximale. Souvent, la bourse rétrocalcanéenne en est une victime innocente car elle tente de diminuer la friction avec l’action de la came d’Achille.
Il existe un certain nombre d’interventions fondées sur des preuves qui se sont avérées efficaces à différents stades de la tendinopathie, dans ce cas, la tendinopathie dégénérative chronique associée à la bursite rétrocalcanéenne. Il peut s’agir d’une tendinopathie réactive aiguë mais elle n’est pas inflammatoire.

Plan de prise en charge :

  1. Utilisation locale directe des patchs Nitro-Dur qui libèrent de l’oxyde nitrique qui peut agir contre les promoteurs de la tendinopathie dégénérative, en particulier le facteur de nécrose tumorale alpha et les métalloprotéinases matricielles qui provoquent la dégénérescence par la mort cellulaire programmée des ténocytes (les cellules qui maintiennent la microstructure du tendon) en raison d’une sur-stimulation.
  2. L’utilisation de l’Ibuprofène qui est meilleur que la plupart des autres anti-inflammatoires et qui peut être utilisé par voie orale et encore une fois cela a une action similaire dans la réduction de la tendinopathie dégénérative mais cela a aussi un effet secondaire sur la réduction de l’inflammation dans la bourse rétrocalcanéenne.
  3. L’utilisation de la crème de Kétoprofène 20% localement qui peut avoir un double effet de réduire la tendinopathie et aussi de régler l’inflammation dans la bourse rétrocalcanéenne.
  4. Éviter autant que possible les activités qui impliquent de placer la cheville en dorsiflexion sous charge, comme monter les escaliers avec les orteils sur le bord de la marche comme mentionné ci-dessus, et jouer au squash.
  5. L’extrait de thé vert, l’équivalent de 6 tasses de thé vert par jour a également montré un effet anti-tendinopathie dégénérative.
  6. Les capsules d’huile de poisson ont un effet similaire et celles-ci peuvent être prises en visant 1500mg d’EPA par jour (par exemple 3 capsules Blackmores Omega Triple par jour), et ceci doit être pris tous les jours de façon régulière.
  7. L’Ibuprofène oral (par exemple Nurofen) doit généralement être pris pour une durée limitée ou par intermittence et cela peut être pris avant et parfois immédiatement après, ou parfois avec un repas après des activités physiques susceptibles d’enflammer les symptômes.
  8. La thérapie par ondes de choc radiales a également été montrée comme étant efficace dans la tendinopathie. Nous l’utilisons avec succès dans notre clinique depuis quelques années et cela se fait normalement en trois traitements à une semaine d’intervalle, 2000-2500 chocs à 10Hz à pression variable selon les symptômes. Il y a de bonnes preuves de recherche pour soutenir son efficacité et cela est plus susceptible d’être efficace que d’autres traitements plus coûteux, y compris les injections de PRP et certainement les injections de cellules souches qui sont très coûteuses et non validées.
  9. Des exercices gradués, y compris des exercices isométriques, 20 secondes à 70% de la contraction volontaire maximale des muscles du tendon d’Achille 5-10 fois par jour. Cela peut être fait avant et après une activité génératrice de symptômes comme moyen de réduire la douleur.
  10. Travail de force effectué deux fois par semaine pour les muscles du mollet en faisant des levées de talon, debout contre un mur, en faisant 3 séries de 15 du côté affecté. Le nombre de séries de répétitions peut être augmenté au fur et à mesure que les symptômes le permettent (cela peut être plus efficace si le physio le supervise).

Le traitement peut prendre plusieurs semaines ou mois pour résoudre cette condition en fonction de la gravité, de la conformité à la modification de l’activité et aux exercices et de la réponse aux composants individuels du traitement.

Dr Stuart Watson, médecin du sport et de l’exercice
janvier 2015

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