Arabie saoudite, royaume aride et peu peuplé du Moyen-Orient.
S’étendant sur la majeure partie du nord et du centre de la péninsule arabique, l’Arabie saoudite est un pays jeune, héritier d’une riche histoire. Sur ses hauts plateaux occidentaux, le long de la mer Rouge, s’étend le Hejaz, qui est le berceau de l’islam et le site des villes les plus saintes de cette religion, La Mecque et Médine. Au cœur géographique du pays se trouve une région connue sous le nom de Najd (« Highland »), une vaste zone aride qui, jusqu’à une époque récente, était peuplée de tribus nomades. À l’est, le long du golfe Persique, se trouvent les abondants champs pétrolifères du pays qui, depuis les années 1960, ont fait de l’Arabie saoudite un synonyme de richesse pétrolière. Ces trois éléments – religion, tribalisme et richesses incalculables – ont alimenté l’histoire ultérieure du pays.
Ce n’est qu’avec l’ascension de la famille Saʿūd (Āl Saʿūd)-un groupe Najdi pour lequel le pays est nommé- et son éventuelle consolidation du pouvoir au début du 20e siècle que l’Arabie saoudite a commencé à prendre les caractéristiques d’un pays moderne. Le succès de la famille Saʿūd était en grande partie dû à l’idéologie motivante du wahhābisme, une forme austère d’islam à laquelle ont adhéré les premiers dirigeants de la famille et qui est devenue le credo de l’État. Ce profond conservatisme religieux s’est accompagné d’un tribalisme omniprésent – dans lequel des groupes familiaux concurrents se disputent les ressources et le statut – qui a souvent rendu la société saoudienne difficile à comprendre pour les étrangers. L’énorme richesse pétrolière a alimenté des investissements énormes et rapides dans les infrastructures de l’Arabie saoudite. De nombreux citoyens ont bénéficié de cette croissance, mais elle a également permis aux descendants de la famille régnante de mener un style de vie somptueux, et les conservateurs religieux comme les démocrates libéraux ont accusé la famille de dilapider et de mal gérer les richesses du pays. En outre, le mécontentement civil s’est accru après la guerre du Golfe persique (1990-91) en raison des liens étroits du pays avec l’Occident, symbolisés notamment par les troupes américaines stationnées en Arabie saoudite jusqu’en 2005.
Au milieu du 20e siècle, la majeure partie de l’Arabie saoudite embrassait encore un mode de vie traditionnel qui avait peu changé depuis des milliers d’années. Depuis lors, le rythme de vie en Arabie saoudite s’est accéléré rapidement. Le flux constant de pèlerins à la Mecque et à Médine (de vastes foules arrivent pour le hajj annuel, et d’autres pèlerins s’y rendent tout au long de l’année pour le moindre pèlerinage, la ʿumrah) a toujours permis au pays d’avoir des contacts avec l’extérieur, mais l’interaction avec le monde extérieur s’est étendue grâce aux innovations en matière de transport, de technologie et d’organisation. La richesse pétrolière croissante de l’Arabie saoudite a également entraîné des changements intérieurs irréversibles, tant sur le plan éducatif et social qu’économique. Les méthodes modernes de production ont été superposées à une société traditionnelle par l’introduction de millions de travailleurs étrangers et par l’emploi de centaines de milliers de Saoudiens dans des emplois non traditionnels. En outre, des dizaines de milliers d’étudiants saoudiens ont étudié à l’étranger, la plupart aux États-Unis. La télévision, la radio et Internet sont devenus des moyens de communication et d’éducation courants, et les autoroutes et les voies aériennes ont remplacé les moyens de transport traditionnels.
L’Arabie saoudite, autrefois un pays de petites villes et de villages, est devenue de plus en plus urbaine ; les centres traditionnels tels que Jiddah, La Mecque et Médine sont devenus de grandes villes, et la capitale, Riyad, ancienne ville-oasis, est devenue une métropole moderne. La plupart des nomades traditionnels de la région, les Bédouins, se sont installés dans des villes ou des communautés agraires.